LA GRANDE ARNAQUE !

Publié le par Pingouin

                                                 LA VOIX DE SON MAITRE

Tous les grands médias l’ont  ENCORE claironné fin décembre  : « le chômage recule », « le chômage est en baisse », « la décrue se confirme »... Ce qui se confirme surtout, c’est l’aptitude de la presse et nos grands médias télévisés ,  à bourrer le mou du citoyen. Car les chiffres sont formels !                                  
                          Le chômage ne baisse pas, il augmente.. Et pas qu’un peu !!! .

Ça doit être ça, l’écho médiatique : des grenouilles qui coassent en choeur. Le ministre Borloo a bien raison de se déclarer « content » : le gouvernement ne pouvait rêver meilleur accueil à son bidonnage


Sauf que cette fois, le pot aux roses est rendu public : Verdict , les vrais chiffres aussi officiels ( puisque puisés à l'ANPE )  que ceux annoncés ,  sont plus du double que ceux des statistiques qu'on vous rabache chaque mois  !  Cette autre " version " démontre que par le seul jeu des " vases communicants " on peut faire baisser le chômage de manière drastique ! alors qu'il augmente en réalité !

La vérité sur les chiffres du chômage : enfin ça bouge !
Mercredi, 27 Décembre 2006

A quelques heures de l'annonce du taux officiel de novembre, un collectif d'associations et de syndicats dénonce avec force la manipulation des chiffres du chômage, abondant ainsi dans le sens de NOTRE DOSSIER mis en ligne voici deux mois.


La brêche ouverte en début d'année par Fabienne Brutus n'a pas été vaine. Initié par les associations Réseau d'Alerte sur les Inégalités, AC!, MNCP, le Réseau Stop Précarité et les syndicats SNU-ANPE, SUD-ANPE et CGT-INSEE, le collectif «Les autres chiffres du chômage» (ACDC) accuse les statistiques d'escamoter quelque 2,3 millions de "chômeurs invisibles" et vient de publier la première d'une série de notes qu'il diffusera chaque fin de mois et jusqu'en mai, une opération visant à "marquer la campagne électorale" et donner à la question sociale "la place qui lui revient dans le débat électoral" à venir.

Officiellement, le chômage touchait 2.172.000 de personnes en octobre. Mais ce chiffre ne tient compte que des chômeurs de catégorie 1, c'est-à-dire des demandeurs d'emploi immédiatement disponibles, à la recherche d'un CDI à temps plein, et qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois. Actuellement, le calcul du taux de chômage exclut donc les personnes en recherche d'emploi qui, faute de mieux, se contentent de missions d'intérim, d'un temps partiel ou d'un CDD, ceux qui exercent une "activité réduite" de plus de 78 heures par mois mais cherchent une activité plus stable et restent dans les fichiers, les chômeurs des départements d'outre mer (DOM), les chômeurs en arrêt-maladie ou en formation, les licenciés économiques en convention de reclassement personnalisée (CRP) ou en contrat de transition professionnelle (CTP), ou bien encore les chômeurs "âgés" dispensés de recherche d'emploi (DRE). Ce sont au total "près de 4,45 millions de personnes" qui sont recensées "en tant que demandeurs d'emplois" dans les 8 catégories de l'ANPE, n'en déplaise à Jean-Louis Borloo...

Cet écart avec les statistiques officielles est une "manipulation des chiffres" qu'a dénoncée l'économiste Pierre Concialdi, représentant d'ACDC, membre du CERC et co-fondateur du RAI-Bip40, lors d'une conférence de presse. "Depuis 25 ans ces «chômeurs invisibles» représentent une proportion croissante de l'ensemble des inscrits à l'ANPE : au cours de l'année 2006, la part de ces chômeurs dans le total des demandeurs d'emploi a dépassé pour la première fois 50% alors qu'elle n'en représentait que 10% en 1982", selon le collectif qui ajoute que, malgré ces "artifices statistiques", le chômage "se maintient à un niveau structurellement élevé" depuis le début des années 1990 et que le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE "demeure inflexible autour de 4,5 millions" depuis 15 ans.

Dans sa note, ACDC fournit une batterie de chiffres issus de l'ANPE elle-même et revient sur vingt-cinq années de classification des chômeurs et de pratiques de l'Agence. Observant que la part des chômages invisibles a été "multipliée par quatre" sur le dernier quart de siècle, Philippe Sabater, du SNU-ANPE, constate que "l'instrumentalisation politique de l'ANPE est plus forte que jamais".

Parmi les demandeurs d'emploi échappant au chiffre officiel, ACDC évoque quelque 220.000 "chômeurs des départements d'Outre-Mer qui n'apparaissent jamais dans le bilan mensuel commenté par le gouvernement". Le collectif dénonce aussi le cas de 871.000 personnes, demandeuses "d'emploi temporaire ou à temps partiel", expliquant que 250.000 "chômeurs de la catégorie 1 ont été basculés vers les catégories 2 et 3 (demandeurs d'emploi à temps partiel ou temporaire)" de 1997 à 2000... Un transfert qui résulterait d'une "modification" des méthodes de l'ANPE et non "d'une passion subite de ceux-ci pour les CDD ou le temps partiel", même si l'ANPE souligne que les catégories de chômeurs "existent depuis 1995" et que leurs définitions n'ont depuis "pas changé"...
Parmi les «chômeurs invisibles», le collectif compte également 412.000 "dispensés de recherche d'emploi", catégorie apparue en 1985 qui englobe "des demandeurs d'emploi âgés" de plus de 55 ans, et 452.000 "chômeurs en activité réduite" - demandeurs d'emploi ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois, "écartés du chiffre officiel depuis 1995". Le collectif recense aussi 321.000 "demandeurs d'emploi non immédiatement disponibles" car en stage, en contrat aidé, en formation, en CRP ou en arrêt-maladie. "Il y a aussi les découragés qui touchent le RMI mais ne cherchent même plus à s'inscrire à l'ANPE et sur lesquels aucune statistique n'existe", ajoute Philippe Sabater : effectivement, 63% des 1,3 million de RMIstes ne pointent pas à l'ANPE.

Mais ACDC oublie de préciser que 47% des chômeurs ne sont pas indemnisés du tout : plus «invisibles» on ne fait pas ! Et la polémique sur l'explosion des radiations n'est pas abordée. Si le collectif affirme à juste titre que "plus de la moitié des demandeurs d'emploi sont exclus du chiffre officiel", nous pensons ici qu'ils sont encore loin de la triste réalité.

Bref, "baser le décompte uniquement sur la catégorie 1, ce qui fait dire au gouvernement qu'il est en train de gagner la bataille pour l'emploi, nous semble très contestable", résume Thomas Coutrot, autre économiste et co-fondateur du Réseau d'Alerte sur les Inégalités. "La question qu'on pose à tous, c'est : est-ce qu'on peut continuer comme ça alors que le chiffre officiel apparaît de moins en moins crédible ?", s'interroge Philippe Sabater, poursuivant : "Est-ce qu'il y a une alternative pour régler ce chômage qu'on ne veut pas voir ? Tous ces gens, qu'est-ce qu'on met en place pour leur trouver des solutions ?" Là dessus, on peut rêver… Mais que la vérité éclate enfin le temps d'une campagne électorale, voilà qui est un réel progrès dont nous ne pouvons que nous réjouir.

=> La prochaine conférence de presse des Autres Chiffres Du Chômage sera consacrée aux "radiations et aux pressions exercées contre les chômeurs" et aura lieu le 29 janvier 2007.

 

ACTUCHOMAGE

FABIENNE BRUTUS

LES ASTUCES DE L ANPE



Publié dans Revue de presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
K
Cela fait longtemps que je n'ai plus eu l'occasion de lire l'hebdo "Mariane" mais, à une époque, ils publiaient les chiffres de l'ensemble des catégories.<br /> Plus fort encore que les seuls inscrits à l'ANPE, si tu ajoutes ceux qui sont au RMI, ceux qui sont inscrits en intérim et ceux qui touchent des minimas socaiux comme l'ASS par exemple tu arrives au chiffre improbable de 7 millions de personnes précaires en France! Près d'une personne sur 9 en France!
Répondre